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Mythes de la profession enseignante au Québec

Nous avons récemment reçu la visite d'un représentant de la Fédération Autonome de l'Enseignement (FAE) dont le but était de répondre à nos questions concernant les conditions de travail des enseignantes et des enseignants du Québec. Quelques jours avant la conférence, nos enseignants nous ont suggéré d'utiliser la méthode S-V-A afin de nous préparer à cette visite et surtout de rendre l'expérience plus significative. En sachant d'avance l'information que l'on recherche, l'écoute devient plus active et la période de questions plus intéressante.

 

En plus de répondre à plusieurs points de mon tableau comme le fait que le temps avant d'obtenir un poste varie selon la commission scolaire et que la précarité est une inquiétante réalité surtout chez les enseignants et les enseignantes du milieu professionnel, nous avons eu la chance d'avoir une bonne discussion sur les mythes de la profession enseignante au Québec.

 

J'ai particulièrement été touché par le premier mythe qui ouvre les yeux sur le manque de reconnaissance dont souffre le milieu. Il indique entre autres qu'enseigner ne devrait pas être vu comme une vocation, mais bien comme une profession. Le tout est devenu encore plus vrai lorsque TVA a fait un reportage d'infiltration dans le quotidien d'une journaliste qui est devenue suppléante pendant un mois. Elle a elle-même utilisé l'idée qu'enseigner est véritablement une vocation pour expliquer une bonne partie des problèmes qu'elle a eus, alors que si elle avait pris la place d'un médecin on entendrait probablement plus parler d'un métier exigeant et difficile qui requiert des connaissances complexes et une bonne expérience sur le terrain. Bizarrement, c'est la même définition que je donnerais au métier d'enseignant.

 

Vocation : Acte par lequel Dieu prédestine tout homme à un rôle déterminé, qui constitue sa fin personnelle, en particulier destination, appel au sacerdoce ou à la vie religieuse.

 

Les enseignants et les enseignantes sont des professionnels de l'éducation. Des gens qui ont mérité ce titre grâce à plus de 1800 heures de formations. Ce n'est pas Dieu qui les envoie. C'est un choix professionnel. Un choix qui mérite beaucoup plus de reconnaissance que ce qui existe en ce moment et la conclusion qui suit ce six minutes de montage n'aide pas la cause. L'intention de la journaliste est claire et je ne suis pas en train de m'attaquer à ça. Elle a voulu sensibiliser les gens et son travail est fait. Mais les problèmes en éducation on en parle depuis toujours.

 

Si je peux me permettre une ouverture personnelle, j'aimerais que les médias donnent la parole aux solutions et aux messages qui inspirent confiance en la profession. J'aimerais qu'on accorde du temps de qualité aux professionnels de l'éducation qui ont des idées et des informations pertinentes à communiquer. Qu'on fasse rayonner les êtres inspirants au lieu d'alarmer la relève. En 2016, il y a eu un concours gagné par l'enseignante Mélanie Taillon. Ce concours aurait pu inspirer beaucoup plus de gens si on lui avait accordé autant d'attention que ce reportage.

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